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L’Ordre de l’Hermine : Histoire, Symbolisme et Renaissance

L’Ordre de l’Hermine, fondé en 1381 par le Duc de Bretagne Jean IV, est l’un des plus anciens ordres militaires et honorifiques d’Europe.

Il a marqué l’histoire de la noblesse bretonne tout en affirmant l’identité et l’unité du duché. Après avoir disparu pendant des siècles, il a été remis à l’honneur au XXe siècle grâce à des personnalités bretonnes engagées, renforçant ainsi son rôle symbolique dans la promotion de la culture bretonne.

 

Sommaire

 

Origine et Fondation de l’Ordre de l’Hermine

Le rôle du Duc de Bretagne, Jean IV

L’Ordre de l’Hermine fut fondé en 1381 par Jean IV, Duc de Bretagne, avec pour objectif de renforcer son autorité sur la noblesse bretonne et d’unifier les forces autour du duché. Cet acte symbolique affirmait également l’indépendance de la Bretagne face aux royaumes voisins.

 

Symbolique de l’Hermine

Le collier de l’Hermine, symbole de cet ordre, se compose de deux chaînes d’or ornées d’agrafes en forme d’hermines émaillées. La devise "A ma vie" ornait ce collier, soulignant la fidélité et l’honneur envers le duc et le duché.

 

Un Ordre unique ouvert aux femmes

Contrairement à la majorité des ordres de chevalerie de l’époque, l’Ordre de l’Hermine se distinguait par son ouverture aux femmes. Parmi les chevaleresses notables, on trouve Jeanne de Navarre, Vicomtesse de Navarre, et Isabeau d’Écosse, Duchesse de Bretagne. Bien que rares, ces femmes démontrent le caractère novateur et inclusif de cet ordre.

 

L’Ordre de l’Hermine au fil des siècles

Les mutations de l'Ordre

L’Ordre de l’Hermine a évolué sous les ducs suivants, comme François 1er qui ajouta un collier d’argent composé d’épis de blé, créant ainsi l’Ordre de l’Épi. Ce symbole supplémentaire renforçait l’importance agricole pour le duché.

 

La disparition durant la Révolution française

Le dernier collier de l’Hermine, sculpté en albâtre sur le tombeau de Jean IV dans la cathédrale de Nantes, fut détruit en 1793 lors de la Révolution française. Les véritables colliers furent récupérés par les chapelains de Saint-Michel-des-Champs pour être convertis en objets religieux tels que des calices.

 

La Renaissance de l’Ordre de l’Hermine au XXe siècle

Le rôle du C.E.L.I.B.

En 1972, Georges Lombard, en succédant à René Pléven à la tête du C.E.L.I.B. (Comité d'Études et de Liaison des Intérêts Bretons), décida de remettre à l’honneur l’Ordre de l’Hermine. Ce geste visait à perpétuer la tradition bretonne et à symboliser la reconnaissance des personnalités ayant œuvré pour la Bretagne.

Le collier de l’Hermine fut ainsi remis à René Pléven lors d’une assemblée générale en septembre 1972. Par la suite, d’autres figures importantes comme Jean Mévellec, président de la Chambre Régionale d’Agriculture, furent également décorées pour leur contribution au développement de la région bretonne.

 

Distinction des personnalités bretonnes

En 1988, après une interruption de 15 ans, l’Institut Culturel de Bretagne prit le relais et décerna à nouveau le collier de l’Hermine. Parmi les premiers récipiendaires, on trouve des personnalités marquantes comme Vefa de Bellaing, Pierre-Roland Giot, Polig Monjarret et Henri Queffélec, tous reconnus pour leur travail en faveur de la culture et de l’identité bretonnes.

 

L’Ordre de l’Hermine aujourd’hui : Symbole de la Culture et de l'Identité Bretonne

Un Ordre moderne au service de la Bretagne

De nos jours, l’Ordre de l’Hermine demeure un symbole fort de l’engagement pour la culture bretonne. Il est attribué aux personnes qui œuvrent pour la préservation du patrimoine breton, son rayonnement à travers le monde, et la transmission de ses traditions aux générations futures.

 

L’Institut Culturel de Bretagne, gardien de la tradition

L’Institut Culturel de Bretagne continue de jouer un rôle essentiel en veillant à ce que cet ordre honorifique soit décerné à des personnalités dont les actions renforcent l’identité et la culture de la Bretagne. En distinguant des hommes et des femmes d’horizons variés, l’ordre participe activement à la reconnaissance des valeurs bretonnes à travers le temps.

 

Conclusion

L’Ordre de l’Hermine, fondé par Jean IV, a marqué l’histoire de la Bretagne en tant que symbole de pouvoir et d’unité. Après avoir traversé les siècles, l’ordre est aujourd’hui un pilier de la reconnaissance des acteurs de la culture bretonne. Sa renaissance au XXe siècle et son maintien par l’Institut Culturel de Bretagne en font un élément essentiel du patrimoine immatériel breton, liant l’histoire et la modernité.

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