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Contes et Légendes Bretonnes

Introduction

La Bretagne, terre de mystères et de traditions, regorge de légendes captivantes qui ont traversé les âges. Ces récits, imprégnés de magie et de tragédie, nous plongent dans un univers où le réel et l'imaginaire se mêlent. Dans cet article, nous vous invitons à découvrir quatre légendes emblématiques : Les Lavandières de la Nuit, Ys, la Ville Engloutie, la Légende d’Azénor, et la Légende de Conomor.

Les Lavandières de la Nuit

Le mythe des lavandières de la nuit se propage à travers de nombreuses régions d'Europe, mais en Bretagne, il prend une dimension particulièrement fascinante. Ces figures, souvent décrites comme des mères maudites ayant perdu leurs enfants, se manifestent sous les traits de femmes blanches. Selon George Sand, ces lavandières, aussi appelées chanteuses de nuit, se rassemblent au clair de lune, lavant leur linge dans des fontaines isolées.

Loin d'être inoffensives, elles réclament parfois l'aide des passants, mais ceux qui osent les aider de mauvaise grâce risquent d'en payer le prix fort. En effet, elles n'hésitent pas à briser les bras de ceux qui leur refusent leur assistance. Ce récit tragique met en lumière les craintes et les superstitions qui entourent ces créatures nocturnes.

Ys, la Ville Engloutie

La légende d'Ys, quant à elle, évoque une cité mythique, enchâssée dans les flots de la mer. Tout commence avec le roi Gradlon, un marin légendaire originaire de Cornouaille, qui a une fille nommée Dahut. Un jour, Dahut, désireuse de vivre sur l'eau, demande à son père de construire une ville qui émerge des vagues. Ainsi, Ys voit le jour, construite sous le niveau de la mer, protégée par une porte dont le roi détient la clé.

La légende raconte que chaque nuit, Dahut se divertit dans les bras d'un nouvel amant, mais à l'aube, elle les élimine. Un jour, un séduisant jeune homme vêtu de rouge apparaît à Ys et, charmée, Dahut lui cède la clé de son père. C'est ainsi que la porte est ouverte, laissant l'océan s'engouffrer dans la ville. Alors que le roi tente de s'enfuir avec sa fille, Dahut est poussée dans les flots par Saint Guénolé. On raconte qu’elle se transforme alors en sirène, sa légende demeurant attachée à Douarnenez et à ses rivages. Certains affirment même que l’île Tristan serait le dernier vestige de cette ville engloutie, également connue sous le nom d’Is ou Ker Ys.

La Légende d’Azénor

La tragique histoire d'Azénor est un autre récit poignant de la mythologie bretonne. Cette jeune épouse du comte Chunaire de Goëlo est victime de la jalousie de la seconde femme de son père, qui réussit à convaincre son mari de l'infidélité de sa femme. Accusée à tort, Azénor est emprisonnée dans la tour qui porte son nom, et son destin est scellé : elle doit être brûlée vive pour son prétendu péché.

Cependant, le jour de son exécution, le feu refuse de prendre. Ses bourreaux, désespérés, la placent dans un tonneau et la jettent à la mer. Mais le destin lui sourit : un ange l'accompagne jusqu’en Irlande, où elle accoste et donne naissance à Budoc, son fils. Alors que sa belle-mère finit par avouer la vérité, le comte se lance à la recherche de son épouse. Après un long voyage, il parvient en Irlande et reconnaît le petit garçon, qui porte les traits de sa belle. Ensemble, ils regagnent bientôt la Bretagne, unis par le fil de l’amour et de la rédemption.

La Légende de Conomor

La légende de Conomor, un puissant seigneur vivant près de la forêt de Carnoët, est une histoire sombre et tragique. Conomor, également connu sous le nom de comte Conomor du Poher, est un homme craint de tous. Sa réputation macabre est renforcée par le fait qu’il aurait tué ses six premières épouses, toutes enceintes, craignant que la prophétie ne lui annonce qu'il périrait des mains de son propre fils.

Son désir de fonder une nouvelle famille le pousse à épouser Tréphine, la fille du roi Waroch Ier. Après un mariage organisé sous les conseils de Saint-Gildas, les premiers mois semblent sereins. Mais lorsqu'elle découvre qu'elle est à nouveau enceinte, Tréphine prend peur et s’enfuit, aidée par des forces magiques. Elle donne naissance à un garçon, Trémeur, qu’elle cache précieusement.

Malheureusement, Conomor finit par retrouver Tréphine et, dans un acte de colère, lui tranche la tête. Mais l’histoire ne se termine pas là. Trémeur est recueilli par Saint-Gildas, qui, selon certaines versions, parvient à ressusciter Tréphine en lui remettant sa tête. D’autres récits évoquent une fin tragique pour Conomor, qui serait écrasé dans son château de manière « miraculeuse ». Les diverses versions de cette légende témoignent des nombreuses interprétations qu’un récit peut avoir au fil du temps.

L’Ankou : L’Émissaire de la Mort

L’Ankou est une figure sinistre de la mythologie bretonne, incarnant la mort elle-même. On le décrit comme un homme lugubre vêtu d’une cape sombre, souvent coiffé d’un chapeau noir. Sa tâche est de collecter les âmes des défunts. Les légendes rapportent que l’Ankou se déplace dans une charrette grinçante, tirée par des chevaux squelettiques. Son apparition est un présage de mort imminente, et il est impératif de ne pas croiser son chemin sous peine de tragédie.

Pour tous ceux qui souhaitent voir l’Ankou (en toute sécurité), il est conseillé de visiter l’église de Ploumilliau (4 km de Saint-Michel-en-Grève) qui abrite une statue en bois le représentant.

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