Visite Médicale Militaire : Tout savoir

Visite Médicale Militaire : Tout savoir


L’aptitude médicale dans l’armée : un filtre impitoyable

Ce que signifie être « apte » au service militaire

Dans l'armée, l'aptitude médicale n'est pas une simple formalité. C'est une barrière d'entrée stricte. Loin d'être subjective, elle repose sur des critères normés. Être "apte", c'est prouver qu'on est en mesure de réaliser sa mission sans risque pour soi ou pour ses camarades.

On l'oublie parfois : le terrain militaire n'est pas un bureau. Il exige résistance physique, équilibre psychologique et acuité sensorielle. Rien ne doit faire défaut. Un trouble médical, même mineur, peut être disqualifiant.

Les risques d’inaptitude : ce qu’on ne vous dit pas

Nombreux sont ceux qui préparent les concours de l'armée en pensant que la réussite se joue uniquement sur les épreuves. Mais une inaptitude détectée lors de la visite médicale peut tout faire basculer.

Problèmes auditifs, troubles visuels, antécédents psychiatriques ou simples douleurs chroniques : tout est passé au crible. L'armée veut du solide, du fiable. Et elle a ses raisons. Chaque inaptitude entraîne une réorientation, voire une exclusion pure et simple du processus de recrutement.

Voici la répartition générale des risques d'inaptitudes hors blessures/opérations : 

📚 Définition : L’aptitude militaire désigne la capacité physique, psychologique et sensorielle d’une personne à exercer une fonction au sein des forces armées, sans risque pour elle ni pour autrui.

Visite médicale armée : les exigences officielles

Le SIGYCOP : sept lettres, des enjeux cruciaux

Ce petit acronyme « SIGYCOP », il faut le connaître. Car c'est lui qui structure toute l'évaluation médicale dans l'armée. Sept lettres pour sept volets de santé : Scapulaire, Inférieur, Général, Yeux, Couleurs, Oreilles, Psychisme.

Chaque critère est noté de 1 à 6. Le 1, c'est l'idéal. Le 6, c'est l'inaptitude.

  • S : membres supérieurs et ceinture scapulaire
  • I : membres inférieurs et ceinture pelvienne
  • G : état général
  • Y : vision
  • C : perception des couleurs
  • O : audition
  • P : santé psychique

Ce profil SIGYCOP est indispensable. Il détermine dans quelle unité vous pouvez servir, ou si vous pouvez servir tout court.

Les seuils éliminatoires : ce qui peut tout faire basculer

Il suffit d'une seule note élevée pour que tout s'arrête. Une vision trop faible ? Une audition défaillante ? Un antécédent psychiatrique ? Et c'est la note de 4 ou plus qui tombe, synonyme d'inaptitude pour de nombreuses spécialités.

Disons-le franchement : les règles sont strictes. Et les médecins militaires n'ont pas pour mission d'être indulgents, mais efficaces. Leur mission : protéger le groupe, garantir la cohésion.

⚔️ Contexte historique : Le SIGYCOP est une norme médicale créée après la Seconde Guerre mondiale pour unifier les critères d’aptitude au sein des armées françaises. Il a été révisé plusieurs fois pour s’adapter aux nouveaux enjeux opérationnels.

Comment se passe une visite médicale militaire ?

Préparation et documents à fournir

Pas question d'arriver les mains dans les poches. Il faut préparer son carnet de vaccination, les comptes rendus médicaux précédents, et remplir un questionnaire de santé détaillé. Tout doit être clair. Car tout sera examiné.

  • Carnet de santé et de vaccination à jour
  • Certificats médicaux récents
  • Ordonnances en cours, radios si nécessaire
  • Antécédents chirurgicaux ou psychiatriques documentés

Un oubli, et le processus peut être suspendu.

Étapes de l’examen : du bilan visuel à l’électrocardiogramme

Le candidat passe par une véritable "chaîne de tests" : prise de tension, examen visuel, bilan auditif, mesure du poids, de la taille, du tour de taille, calcul de l'IMC. S'ajoutent des tests respiratoires, un ECG (lectrocardiogramme), parfois même un passage chez le cardiologue.

On évalue tout : le souffle, la vue, l'équilibre, les réflexes, l'endurance potentielle. Ce n'est pas qu'une formalité. C'est un scanner complet du corps et de ses capacités.

L’entretien avec le médecin militaire

Moment clé. Le face-à-face avec le médecin dure entre 15 et 30 minutes. Il reprend les données, pose des questions précises, et surtout observe. Toute attitude évasive peut être interprétée comme une tentative de dissimulation. Le médecin examine l'abdomen, le système moteur, le coeur, les poumons, les parties molles.

C'est lui qui délivrera, in fine, le profil SIGYCOP.

✒️ Citation : « Mieux vaut une inaptitude assumée qu'une défaillance en opération » — Devise informelle de nombreux médecins militaires.

Tests complémentaires et décisions d’aptitude

Analyses, vaccins, examens spécialisés

Quand les premiers résultats ne suffisent pas, place aux examens complémentaires : prise de sang, analyse d'urine, test de fonction pulmonaire. Des bilans biochimiques sont parfois exigés pour vérifier la fonction hépatique ou détecter des infections comme le VIH ou l'hépatite.

Le carnet de vaccination est également étudié. Et si des rappels sont nécessaires, ils sont administrés sur place. À noter que certains postes exigent des examens spécifiques, comme un test respiratoire pour le port de masques à oxygène.

L’attestation médico-administrative : le verdict final

Après l'ensemble des tests, une attestation d'aptitude est remise. Elle valide votre entrée dans l'armée ou signale les inaptitudes, qu'elles soient temporaires ou définitives. En cas de doute, des examens peuvent être renouvelés. C'est ce document qui fera foi pour poursuivre l'engagement.

🕊️ Anecdote : Certains candidats, recalés pour une pathologie mineure, ont poursuivi une carrière civile brillante dans la médecine militaire. L'inaptitude n'est pas une fin, mais parfois un détour.


Conclusion

On ne devient pas soldat par hasard. La visite médicale militaire n’est pas une simple formalité administrative. C’est un rite de passage, un sas entre la vie civile et l’engagement au service de la France. Ce que l’on y évalue, c’est bien plus que la santé : c’est la capacité à tenir, à résister, à servir.

Face à des critères rigoureux, certains échouent, d’autres persistent. Et c’est tout l’esprit militaire : rigueur, endurance, loyauté. Préparez-vous, informez-vous, soignez votre condition physique et mentale. Car au bout de cette visite, c’est tout un destin qui peut basculer.


Questions souvent posées à propos de la visite médicale militaire

Que regarde le médecin militaire pendant la visite ?

Il examine l’état général, la vision, l’audition, la posture, les antécédents médicaux et effectue un contrôle approfondi du système moteur et cardiovasculaire.

Peut-on être recalé pour une myopie ?

Oui, si elle dépasse les seuils définis dans le SIGYCOP. Chaque spécialité militaire a ses propres exigences en matière de vision.

Combien de temps dure une visite médicale militaire ?

Comptez entre une demi-journée et une journée complète, selon le nombre de tests à réaliser et la complexité du dossier.

Que signifie un SIGYCOP 2223222 ?

C’est un profil médical acceptable pour la plupart des postes, mais pas pour les unités d’élite. Plus les chiffres sont proches de 1, plus l’aptitude est élevée.

Faut-il être sportif pour réussir la visite médicale ?

Pas uniquement. La condition physique compte, mais l’endurance mentale, la coordination et l’état de santé général sont tout aussi essentiels.

Les résultats de la visite sont-ils confidentiels ?

Oui, ils sont traités selon les règles strictes du secret médical. Seuls les médecins et instances militaires concernées y ont accès.

Peut-on contester une inaptitude déclarée ?

Oui, un recours peut être formulé. Une contre-visite est alors possible, devant un autre médecin militaire.

Sources utilisées

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